International Socièty of Historical Defeat

ENGAGEMENT

Nous avons précédemment écrit (1) qu’il y avait plusieurs manières d’étouffer la soif de débat qui se manifeste dans certains moments. Le premier est le discours sur la violence, le second est celui sur la démocratie.
Le mot démocratie est intouchable et indiscutable. Ce n’est que dans le moment où la dispute fait irruption que son sens peut changer. Cette irruption soudaine prend une forme et un nom : l’engagement. L’ambiguïté de ce mot ( promesse, action d’engager quelqu’un, combat de courte durée et localisé, etc.) se retrouve dans le choix du moment où l’engagement apparaît nécessaire.
Ensuite, l’engagement dans la guerre civile, contrairement à la guerre, peut avoir lieu sans consentement mutuel, d’où l’importance pour l’une ou l’autre des parties d’en connaître le début.
Une des premières choses à faire est de reconnaître l’engagement, car le premier à reconnaître que l’engagement a commencé prend un avantage certain.
Le but le plus évident dans un engagement restreint , du fait que les pertes ou l’absence de pertes s’équilibrent, est la victoire morale, la détermination et l’effondrement moral ou le coup porté au moral adverse.
Le but d’un premier engagement est avant tout sa publicité.
Dans le moment présent : le silence pour eux, le bruit pour nous.
 
Janvier 2023
 

Le langage de la marchandise est devenu « humain » et domine l’échange non seulement par la réification, mais en imposant son motif à tous les signes de la communication . La communication générale n’est possible qu’en se servant des termes imposés par la marchandise, c’est pourquoi ce sont les termes de la marchandise ( compétition acharnée, violence sans objet, renversement permanent des valeurs, illogisme, etc.) qui s’échangent dans le langage, et c’est ce langage qui domine l’échange humain.

Dans les siècles précédents, la lutte des classes, qui n’était que la manifestation de l’autonomie de la lutte de la marchandise pour dominer l’échange humain, conservait encore une manière de verticalité qui donnait un semblant de légitimité aux appareils politiques et syndicaux prétendant la défendre ainsi qu’une apparence naturelle à la division du monde qui en découlait. Ainsi, l’opposition pauvre/riche, travail/capital, machine/nature montrait l’antagonisme des forces productives comme un problème qui devait se résoudre et pouvait faire croire que cela était la perspective et le but de l’humanité. Mais ces forces qui constituaient jusqu’à un passé récent la dynamique verticale de la lutte contre la marchandise ancienne ont été renversées dans la transversalité. La marchandise et son langage : l’économie , ont réorienté les forces qui contribuaient à sa destruction dans une transversalité où la lutte générale est renvoyée en permanence à chaque lutte particulière ( genre, sexe, couleur, race, religion, communauté, etc…).Cette transversalité est un moyen de renvoyer toute tentative de se saisir à nouveau de l’histoire à une perspective spéculaire sans fin. L’histoire qui était l’action des hommes dans la dispute de l’humanité n’est alors plus perçue que comme une illusion d’optique trompeuse et fausse, un mirage à jamais impossible à résoudre.